Etat zero de l'indépendance
Après une réelle tentative de responsabiliser les salariés, de leur attribuer un domaine d’autonomie, d’encourager la prise de décision en Adultes, force est de constater aujourd’hui une évolution conséquente. Sans nul doute, avec le nécessaire secret entourant les décisions stratégiques susceptibles dedéclencher l’affolement boursier, les espaces de décisions se sont restreints comme peau de chagrin. La plupart des cadres en sont réduits à avancer les yeux bandés aveccomme seul horizon un tableau d’objectifs vide de sens. Retour à l’état zéro de l’indépendance, au simple niveau opérationnel. Les salariés ont ainsi la terrible sensation d’avoir tourné à l’envers la roue du développement personnel.
La grande entreprise version post 2000, c’est l’entreprise gestionnaire, le terrain réservé des adultes, de la mesure, des faits, de la rationalisation. L’émotion n’a pas sa place dans l’entreprise. C’est le temps des tableaux de bord. C’est le temps de la gestion de la pénurie, celui où le produit « vache à lait» nourrit le chiffre d’affaires sans besoin d’innovation. Pour dégager plus de marge, les dirigeants opèrent toutes les coupes sombres possibles dans les budgets, à l’extrême limite de ce qui est légalement admissible. Les dirigeants très normatifs attendent des employés soumis.